Paysage campagne verte avec vieux tracteur en action

Agriculture extensive et intensive : différences et impacts sur l’environnement

30 septembre 2025

En 2021, la France comptait près de 8 % de ses exploitations engagées dans l’agriculture biologique, alors que la majorité des surfaces cultivées restaient soumises à des pratiques conventionnelles. Les rendements du blé tendre peuvent varier de 3 à 8 tonnes par hectare selon le niveau d’intensification appliqué.

Les émissions de gaz à effet de serre provenant des élevages dépendent fortement du mode de production choisi, chaque système générant des impacts contrastés sur les sols, la biodiversité et la qualité de l’eau. Le cadre réglementaire européen prévoit une réduction de 50 % de l’usage des pesticides d’ici 2030, un objectif qui bouleverse les équilibres des filières agricoles.

Comprendre les modèles agricoles : entre intensif, extensif et raisonné

Sur le territoire français, l’agriculture ne se limite pas à une seule façon de faire. Plusieurs modèles coexistent, et chacun d’eux imprime sa marque sur les paysages et les écosystèmes. L’agriculture intensive s’est imposée à partir de la seconde moitié du XXe siècle : recours massif aux engrais de synthèse, traitements phytosanitaires systématiques, machines toujours plus puissantes. L’objectif ? Extraire le maximum de chaque hectare cultivé, quitte à bousculer les équilibres du vivant et à accroître la dépendance aux ressources fossiles.

À rebours de cette logique, l’agriculture extensive revendique une approche plus sobre : grandes prairies, rotations longues, peu d’intrants, densité animale ou végétale raisonnable. Ce mode de production s’adapte aux rythmes naturels, utilise les ressources locales et limite la pression sur les sols et la biodiversité. Prenez, par exemple, certaines zones de Bretagne où la ferme celtique incarne ce modèle, mariant élevage extensif et respect des cycles du milieu.

Entre ces deux pôles se faufile l’agriculture raisonnée. Ici, pas de dogme : on ajuste les apports, on dose les traitements, on cherche à préserver l’environnement sans sacrifier la viabilité économique. Souvent, ces pratiques sont reconnues par des certifications, comme le label « Haute Valeur Environnementale ». La logique est simple : produire, mais sans tout sacrifier sur l’autel du rendement.

Pour y voir plus clair, voici les points qui différencient ces modèles :

  • Agriculture intensive : mécanisation poussée, usage fréquent d’engrais et de pesticides, rendement recherché au plus haut niveau
  • Agriculture extensive : vastes espaces, peu d’apports chimiques, cycles naturels respectés
  • Agriculture raisonnée : pratiques ajustées, recherche d’un équilibre entre production et préservation de la nature

Ces modes de production dessinent des campagnes contrastées. Les choix réalisés dans chaque exploitation affectent la santé des sols, la beauté des paysages et la stabilité de nos systèmes alimentaires.

Quelles différences majeures entre agriculture intensive et extensive, notamment en élevage ?

Deux visions cohabitent dans les campagnes françaises : l’élevage intensif, concentré, et l’élevage extensif, plus dispersé. Dans le premier, les animaux vivent regroupés dans des bâtiments, sur des surfaces restreintes, nourris avec des aliments concentrés et sous surveillance constante. La productivité prime : aliments enrichis, recours aux antibiotiques, engrais chimiques pour les cultures fourragères, automatisation à tous les étages. Ce système vise la croissance rapide des bêtes, mais impose confinement et dépendance aux filières industrielles.

À l’opposé, l’agriculture extensive s’appuie sur de larges espaces herbagés. Les troupeaux pâturent à l’air libre, valorisent les ressources de la prairie, vivent au rythme des saisons. Ici, l’utilisation d’intrants reste minimale, et la densité animale s’ajuste à la capacité du milieu. Ce modèle, comme celui de la ferme celtique en Bretagne, s’inscrit dans une logique d’harmonie avec l’environnement et accorde une place réelle au bien-être animal.

Les conséquences sur l’environnement divergent nettement. L’élevage intensif, par la concentration des animaux et les apports massifs, génère des pollutions importantes : effluents riches en azote, émissions de gaz à effet de serre, surcharge des sols. De l’autre côté, l’élevage extensif entretient les paysages bocagers, nourrit la biodiversité et limite la contamination des eaux. Ces différences se répercutent sur la qualité des produits, la durabilité des systèmes et la capacité des territoires à absorber les chocs.

Impacts environnementaux : quels enjeux pour les sols, l’eau et la biodiversité ?

L’agriculture intensive bouleverse les équilibres naturels. L’utilisation massive d’engrais minéraux, la monoculture généralisée, érodent la fertilité des terres. Les pluies lessivent les nitrates et phosphates, qui se retrouvent dans les nappes phréatiques et les rivières. Résultat : pollution chronique, prolifération d’algues sur les côtes, dégradation de la qualité de l’eau. En parallèle, la mécanisation et le retournement des prairies aggravent les émissions de gaz à effet de serre, alimentant le réchauffement climatique.

Sur le front de la biodiversité, l’agriculture intensive simplifie les milieux, remplaçant haies et bosquets par de vastes champs uniformes. Résultat : disparition d’habitats pour oiseaux, insectes et pollinisateurs. Les espèces les plus spécialisées reculent, remplacées par quelques généralistes. Les traitements phytosanitaires à répétition fragilisent durablement la capacité de la nature à se régénérer.

Et l’agriculture extensive ?

En misant sur la polyculture et la valorisation des prairies, l’agriculture extensive limite la pression sur les ressources naturelles. Moins d’engrais chimiques, moins de traitements, c’est aussi moins de pollution des eaux et une vie microbienne des sols mieux préservée. Les paysages diversifiés, entre champs et haies, servent de refuge à une faune variée. Les milieux semi-naturels, maintenus ou restaurés, favorisent la circulation des espèces et soutiennent les processus naturels de pollinisation.

Champ de cultures avec machine agricole moderne

Vers 2030 : quelles évolutions attendues pour les pratiques agricoles et leur durabilité ?

Le futur agricole s’écrit sous la pression de plusieurs exigences : produire suffisamment, respecter les ressources, garantir la santé et le bien-être animal. Les politiques publiques, à l’image de la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette » ou du label Haute Valeur Environnementale, accompagnent la transition vers des pratiques plus sobres et responsables.

L’agriculture raisonnée s’affirme comme une voie médiane : elle n’exclut pas l’usage d’OGM ou de pesticides, mais en limite l’usage et encadre les pratiques. La gestion des intrants se fait au plus juste, les rotations de cultures se diversifient, et la réduction des produits phytosanitaires devient un objectif concret. Les exploitants qui s’engagent dans cette démarche cherchent à concilier exigences économiques et préservation du cadre de vie.

Parallèlement, l’agriculture biologique et l’agriculture extensive poursuivent leur progression, portées par une demande croissante pour des aliments peu transformés et respectueux de l’environnement. Un encadrement réglementaire strict, avec interdiction des OGM et des pesticides de synthèse, renforce la confiance des consommateurs et structure ces filières. L’agriculture durable s’impose, intégrant les dimensions écologiques, économiques et sociales dans le développement des territoires ruraux.

Les choix de demain façonneront nos paysages, notre alimentation et la santé des campagnes. L’horizon s’ouvre : entre intensification contrôlée, sobriété extensive et montée en puissance du bio, chaque modèle dessine un futur rural à sa façon. Reste à savoir lequel prévaudra dans la mosaïque agricole française.

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