Jardin : attention à la chenille processionnaire

Les chenilles processionnaires sont des espèces de lépidoptères qui se distinguent par leurs cocons blancs et leurs files indiennes. Encore appelées chenilles urticantes, elles possèdent des poils microscopiques toxiques qui sont un réel danger pour l’environnement dans lequel elles se trouvent. Quels risques représentent ces insectes et comment lutter contre ces nuisibles ?

Lutter contre la chenille processionnaire du pin

Il existe des méthodes efficaces pour lutter contre les chenilles processionnaires du pin.

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Les pièges à chenille processionnaire

Les pièges sont des dispositifs simples sans substance phytosanitaire utilisés pour intercepter les chenilles processionnaires lors de leur descente d’un arbre. Ils sont composés d’un collier qui ceinture l’arbre, d’un sac pour la récupération des chenilles, et d’une substance pour colmater les interstices. Pour que ces pièges écologiques soient efficaces, il est important de bien poser le mastic entre le tronc et l’embûche. De cette façon, les chenilles ne trouveront pas facilement une issue pour rejoindre le sol. Afin d’éviter tout risque pour votre santé, patientez au moins un mois avant de retirer l’embûche.

Au cours de cette période, les chenilles se transformeront en chrysalides (état par lequel ces insectes passent pour devenir papillons). Équipez-vous de gants, de lunettes et de vêtements de protection avant de manipuler le piège, car il peut contenir des poils urticants. Les embûches sont en général réutilisables, vous n’aurez donc pas à en acheter chaque année. Comme on peut le voir sur ce site spécialisé, il existe différents pièges écologiques et pratiques que vous pouvez utiliser pour lutter contre les chenilles processionnaires. Lors de l’achat du piège à chenilles, optez pour un modèle qui correspond à la circonférence du tronc de l’arbre concerné.

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L’insecticide naturel à base de Bacillus thuringiensis

Le Bacillus thuringiensis agit comme un insecticide sélectif pour lutter contre les chenilles phytophages (qui se nourrissent de feuilles). Il peut être pulvérisé par voie aérienne ou terrestre de façon à recouvrir et à enrober les aiguilles de pin. Les chenilles seront infectées après avoir consommé la partie arrosée. Quelques jours après l’absorption du produit, elles ne pourront plus s’alimenter, puis mourront. Pour utiliser cet insecticide, équipez-vous de vêtements de protection et suivez minutieusement le mode d’emploi du produit.

Les nichoirs à mésanges

Pour lutter contre les chenilles processionnaires, vous pouvez également installer des nichoirs à mésanges contre les arbres susceptibles d’être infectés. En effet, la mésange est un prédateur qui s’est adapté à la nature urticante de la chenille processionnaire. Elle est capable d’arracher la peau de cet insecte et de le consommer sans danger. Un couple de mésanges peut consommer jusqu’à 500 insectes par jour en période de nidation. Pour la réussite de cette méthode, le nichoir doit être installé entre 2,5 et 3,5 mètres de haut contre un tronc d’arbre dans un endroit calme à l’abri des vents dominants.

Le piège à phéromone

Une autre technique de lutte efficace contre la chenille processionnaire du pin est l’utilisation de pièges à phéromone sexuelle dans les arbres. Ces derniers propagent une odeur que les papillons femelles émettent au cours de leur période de reproduction. Cette odeur attire les papillons mâles qui, une fois entrés dans le piège, voleront jusqu’à épuisement pour ensuite tomber dans le sac récupérateur. L’objectif ici est de piéger les papillons reproducteurs pour réduire la multiplication des chenilles processionnaires.

Les risques de la chenille processionnaire

La chenille processionnaire du pin est classée depuis avril 2022 comme une espèce nuisible à la santé humaine. Elle représente un réel danger aussi bien pour l’homme que pour les animaux.

Risques pour les humains

Les poils de la chenille processionnaire renferment une toxine venimeuse qui provoque des urticaires ou des réactions allergiques lorsqu’elle entre en contact avec la peau. Il peut s’agir de rougeurs, de gonflement, de démangeaisons ou de douleur intense plus sévère. Lorsque ces poils entrent en contact avec les yeux, ils peuvent provoquer une conjonctivite ou des troubles oculaires plus importants s’ils ne sont pas rapidement retirés. S’ils sont inhalés, ils peuvent également entraîner une irritation des voies respiratoires (éternuements, difficultés à déglutir…). Ces symptômes apparaissent en général dans les 8 heures qui suivent le contact.

Risques pour les animaux et les plantes

Les poils urticants libérés par les chenilles représentent un grand danger pour les animaux. Le risque est plus élevé pour les animaux domestiques comme le chien et le chat. Ils peuvent facilement se contaminer par la langue après avoir léché des poils urticants. Cela peut entraîner une nécrose de la langue qui risque de se développer si des soins adéquats ne sont pas très vite apportés. Les chenilles causent par ailleurs d’énormes dégâts aux plantes. En effet, lorsque ces insectes abritent les arbres, ils se nourrissent des feuillets, en particulier des jeunes aiguilles et des nouvelles pousses de ceux-ci. Ils défolient ainsi les arbres et les rendent vulnérables aux autres parasites.

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Quelques recommandations pour traiter les symptômes chez les humains

Pour traiter les symptômes liés aux chenilles processionnaires chez les humains, un communiqué diffusé par l’ARS (Agence régionale de la santé) recommande en cas de contact avec la peau de :

  • retirer tous les vêtements portés au cours du contact avec des gants,
  • laver ses vêtements à une température élevée et les sécher si possible au sèche-linge,
  • laver correctement la peau exposée avec de l’eau et du savon,
  • se servir d’un ruban adhésif pour décrocher les poils urticants de la peau (à la manière d’une épilation),
  • brosser soigneusement les cheveux en cas de nécessité.

S’il s’agit par contre d’un contact avec les yeux, il est conseillé de les rincer dans un cabinet médical. En cas de contact avec les voies respiratoires, l’ARS recommande de se rendre chez un médecin pour qu’il donne un traitement adapté aux symptômes.

La chenille processionnaire se répand dans toutes les régions

La chenille processionnaire ne résiste pas au froid. Elle aime les zones chaudes. C’est la raison pour laquelle elle est présente dans les régions du sud. Néanmoins, à cause du réchauffement climatique, cet insecte monte progressivement vers la partie nord de la France. Il se disperse ainsi et s’attaque à des essences de bois qui n’étaient pas atteintes auparavant (mélèze, genévrier, épicéa…). De plus, il s’adapte à de nouveaux environnements et conditions de vie si bien qu’on le retrouve à des altitudes de plus en plus élevées. Les zones montagneuses ne sont donc plus à l’abri de cet insecte.

Source : https://www.grand-est.ars.sante.fr/les-chenilles-processionnaires-classees-comme-especes-nuisibles-la-sante-humaine

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